HAMBOURG, Allemagne, 12 juin 2023 /PRNewswire/ — Une étude révolutionnaire a été présentée le 10 juin lors du congrès hybride organisé à Hambourg par l’Académie européenne d’allergologie et d’immunologie clinique (EAACI). Cette étude, menée par des chercheurs du King’s College de Londres et du Guy’s and St Thomas’ NHS Foundation Trust, a révélé des résultats prometteurs pour une nouvelle classe d’immunothérapie dans la lutte contre les cancers de la peau agressifs. L’étude porte sur l’efficacité d’un nouvel anticorps dans le ciblage et le traitement des mélanomes, en démontrant sa capacité à stimuler la réponse immunitaire et à entraver la croissance des mélanomes chez la souris.
Le mélanome malin, la forme la plus agressive de cancer de la peau, pose des défis importants avec un faible taux de survie pour de nombreux patients dans les cinq ans suivant le diagnostic. Bien que des progrès considérables aient été réalisés dans le développement d’immunothérapies qui exploitent le système de défense naturel de l’organisme dans la lutte contre le cancer, un nombre important de patients ne répondent pas aux traitements existants. L’anticorps qui vient d’être découvert pourrait potentiellement bénéficier aux patients atteints de mélanome qui ne répondent pas aux thérapies actuelles.
Les chercheurs du King’s College de Londres et de Guy’s and St Thomas’ ont mis au point l’anticorps IgE, qui exploite le système immunitaire du patient afin qu’il cible le cancer de manière distincte, contrairement à de nombreuses immunothérapies existantes, qui appartiennent au type d’anticorps appelé IgG. L’équipe a mis au point un anticorps IgE spécifique pour un marqueur appelé chondroïtine sulfate protéoglycane 4 (CSPG4), que l’on trouve à la surface des cellules de mélanome humain dans près de 70 % des cas. Alors que les immunothérapies actuelles activent largement le système immunitaire, ce nouvel anticorps a été conçu pour cibler spécifiquement les réponses immunitaires sur les cellules de mélanome.
Les chercheurs ont démontré que les IgE CSPG4 pouvaient se fixer sur les cellules immunitaires présentes dans le sang des patients atteints de mélanome et les activer, détruisant ainsi efficacement les cellules cancéreuses du mélanome humain. Le traitement par les IgE CSPG4 a permis de ralentir la croissance du cancer chez des souris auxquelles on avait implanté des cellules immunitaires humaines, y compris des cellules provenant de patients atteints de mélanome. Des tests d’allergie réalisés à partir du sang des patients ont en outre montré que les IgE CSPG4 n’activaient pas les basophiles, un type de globules blancs, ce qui laisse présager de l’innocuité de la thérapie.
Le Dr Heather Bax, chercheuse postdoctorale à l’Institut de dermatologie St. John’s du King’s College de Londres, a déclaré : « Nous avons montré qu’une réponse immunitaire peut être déclenchée par l’immunothérapie à base d’IgE pour le mélanome et que cela s’applique aux mélanomes humains et aux réponses immunitaires des patients atteints de mélanome. Nos conclusions confirment les résultats obtenus avec le MOv18 IgE, la première IgE anticancéreuse, qui cible le cancer de l’ovaire, et plaident en faveur du développement de thérapies à base d’IgE pour d’autres tumeurs solides ».
La professeure Sophia Karagiannis, de l’Institut de dermatologie St. John’s du King’s College de Londres, a déclaré : « Quatre personnes sur dix atteintes d’un mélanome avancé ne répondent pas aux traitements disponibles. Nos résultats montrent que le système immunitaire humain répond différemment en présence de médicaments basés sur les anticorps IgE et indiquent qu’il est possible d’utiliser les IgE pour mettre en place une réponse efficace contre le mélanome. Cela permet à cette nouvelle classe de médicaments de bénéficier à différents groupes de patients et d’ouvrir une nouvelle frontière dans la lutte contre le cancer ».
Le professeur James Spicer, du King’s College de Londres et consultant au Guy’s and St Thomas’ NHS Foundation Trust, a déclaré : « Nous avons récemment achevé le premier essai de thérapie à base d’IgE pour le cancer (MOv18 IgE), et nous sommes enthousiasmés par la perspective d’une toute nouvelle classe de médicaments à base d’anticorps en oncologie. Les groupes de recherche du King’s College de Londres et de Guy’s and St Thomas collaborent étroitement et sont de plus en plus productifs ».
Le premier anticorps IgE (MOv18 IgE) généré au King’s College de Londres a été testé pour le cancer de l’ovaire et les résultats devraient être publiés dans le courant de l’année 2023. Epsilogen Ltd détient les droits sur les IgE CSPG4 et les MOv18 IgE. Epsilogen a été détachée du King’s College de Londres en 2017 et a bénéficié d’un financement en capital-risque de la part de plusieurs investisseurs.
À propos de l’EAACI :
L’Académie européenne d’allergologie et d’immunologie clinique (EAACI) est une association de cliniciens, de chercheurs et de professionnels de la santé fondée en 1956. L’EAACI se consacre à l’amélioration de la santé des personnes atteintes de maladies allergiques. Avec plus de 15 000 membres issus de 125 pays et plus de 75 sociétés nationales d’allergologie, l’EAACI est la principale source d’expertise en Europe et dans le monde pour toutes les questions relatives à l’allergie.
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